Le logo de l’ONU prend l’eau pour la COP28

Presque soixante-dix-sept ans après la création de l’ONU, et dans le cadre de la COP28, deux designers norvégiens ont spontanément proposé un nouveau logo de l’ONU, prenant en compte la montée des eaux sur la carte du monde et la disparition future de nombreuses terres ou côtes.

Nous avons souhaité creuser ce projet graphique impactant, qui ne se contente pas seulement de bouger les lignes, mais souhaite visuellement « montrer que ces scénario ne sont pas des hypothèses distantes mais bien la réalité d’un futur proche« .

Les données satellites de la NASA révèlent en effet que depuis 1993 le niveau de la mer a augmenté de 10 cm, couplé à une augmentation de 150% du niveau de CO2 liée à l’activité humaine, depuis la première révolution industrielle en 1750. Si 10 cm semble peu, la NASA estime que le niveau des mers pourrait monter jusqu’à 65 cm d’ici 2100, ou du même nombre en mètres si la glace des pôles venait elle aussi à fondre  —bien que le phénomène soit moins probable.

Même avec quelques centimètres ou degrés de plus, les experts scientifiques estiment par exemple que d’ici 2050 17% des côtes du Bangladesh auront disparues, entraînant la migration de 20 millions de personnes et un immense bouleversement social, humain et économique mondial.

Ce qui pourrait donc s’apparenter à une banale exécution graphique, un geste que nous designers faisons tous les jours, est ici lourde de conséquences. Comme le précise la graphiste Thale Riiser à l’origine de ce projet, « bien que le graphisme soit notre manière de souligner ce problème, cela va au-delà des lignes vectorielles ; ces zones remodelées et supprimées abritent des millions et des millions de personnes. En sachant cela, ce simple graphique fait mal à voir. » Le parallèle est ainsi fait entre les actions du quotidien de l’espèce humaine et l’impact que nous avons tous sur notre planète.