La langue de l’ombre, hobo-sign

À la fin du XIXe aux États-Unis des vagabonds (hobos en anglais) sillonnent le territoire américain d’Est en Ouest, propulsés par l’expansion du rail et mués par la précarité, souvent contraints par les périodes de crise. Travailleurs sans domicile fixe, ils partent à la recherche d’emplois saisonniers fournis par l’agriculture et l’industrie naissante du capitalisme américain en sautant illégalement dans des trains. Les vagabonds n’étaient pas les bienvenus dans la plupart des villes et se faisaient régulièrement chasser par les policiers, ou extirper des trains. En 1911, on estime qu’il y avait 700 000 hobos aux États-Unis. Débrouillards et sans le sous, ils développent un système de langage inscrit à proximité des lieux de passage, voué à disparaître, pour informer leurs semblables des bonnes et mauvaises surprises qu’ils pourraient croiser sur la route, ou simplement pour marquer leur passage.

Le « vagabond A-N°1 », auto proclamé « le plus connu des hobos« , raconte ses péripéties dans son livre The ways of the hobo dans lequel il décrypte certains de ces signes