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En quelques décennies, des tisserands afghans ont transfiguré leur travail, incorporant une iconographie militaire à leur tradition. Fabriquées selon une technique séculaire, ces œuvres contemporaines évoquent l’histoire d’un pays dévasté par la guerre et ses évolutions technologiques.
En Asie centrale et au Moyen-Orient, le tissage existe depuis plus de 2000 ans et est un élément essentiel de la culture artisanale et artistique de la région. À l’origine, ces tapis complexes en laine de mouton, parfois nécessitant un an de travail, étaient fabriqués à la main par les femmes de tribus nomades. Ces œuvres peuvent être utilisées aussi bien comme revêtement de sol que comme décoration murale, et certaines d’entre elles, vieilles de plusieurs siècles, peuvent avoir une valeur bien supérieure à un appartement dans le cinquième arrondissement de Paris.
Ces tapis ont généralement un motif central composé de motifs floraux ou géométriques, entouré d’un dessin complexe et détaillé. Les thèmes de ces tapis, tout comme toute œuvre d’art, sont étroitement liés à la vie de ceux qui les fabriquent. Au cours des dernières décennies, les tapis afghans ont commencé à raconter la réalité quotidienne marquée par les guerres et les paysages transformés non seulement par les conflits, mais aussi par la prolifération des armes à feu qui ont commencé à orner l’environnement de ce pays autrefois situé au cœur de la Route de la Soie. Ils sont devenus un symbole de la guerre dans toute sa brutalité, rappelant un pays où les plus grandes puissances mondiales et les groupes terroristes les plus extrémistes ont mené leurs batailles.
