Après avoir travaillé sur l’évolution des lettres latines à Sao Paulo (langage écrit propre au Pixaçao, et l’écriture Cholo à Los Angeles (calligraphie urbaine, signifiant les signes territoriaux des gangs), François Chastanet, un architecte et designer graphique français, travaillant à Bordeaux, s’attaque en 2011 à ces pratiques calligraphiques contemporaines mais en Chine, à travers un essai photographique sur la calligraphie urbaine chinoise: le Dishu.
Dans son ouvrage éditorial, Dishu: Ground Calligraphy in China, François Chastanet nous montre des calligraphes anonymes de rue, qui écrivent des textes avec des caractères «hanzi». Chaque coup de pinceau, laisse une trace qui s’efface une fois l’eau évaporée.
La maîtrise de cette pratique est physique et émotionnelle. François Chastanet aborde les thématiques de la calligraphie urbaine, la performance de ces calligraphes et de l’éphémère, fait l’analyse des outils faits maison et retrace le développement dans la société chinoise de cette pratique.
Le «di» de Dishu signifie, le carré et représente la terre, par extension le sol. Et le « shu » signifie les livres, l’écriture, donc par association « Dishu » veut littéralement dire écriture carré, et ici elle est représentée comme la calligraphie sur la terre. Cette pratique apparaît en Chine dans les années 1990, dans un parc à North Beijing, par manque de moyens car les outils et papiers étaient trop chers, ils ont donc imaginé des outils à base d’éponge, balais ou bouteille en plastique, dans son ouvrage François Chastanet laisse une partie consacrée à la fabrication de ceux-ci.